Un exemple de mémoire sur la maternité adolescente pour les étudiants DEASS, CESF, EJE et DEES

Vous êtes nombreux à réaliser un mémoire de recherche sur la thématique de la grossesse chez les adolescentes et notamment les impacts de cette situation sur leur construction identitaire.

Que vous soyez en formation d’assistant social, de CESF, d’EJE ou d’éducateur spécialisé vous serez forcément amené dans votre pratique à rencontrer ce type de public. Cet introduction a été réalisée par une étudiante CESF que j’ai accompagnée dans l’élaboration de son écrit. 
Bon courage ! 


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Si vous vous sentez concerné(e) par ces différents obstacles, je vous invite à me contacter.

Je suis Sébastien, expert du secteur médicosocial et mentor des étudiants du social, de l’éducatif, du paramédical, de l’encadrement, licence/master universitaire et des candidats à la VAE (livret 2).

N’attendez plus le dernier moment pour avancer dans vos dossiers et subir le stress de la page blanche ou de la procrastination.

En effet, tout comme vous j’ai été confronté à des études éprouvantes (formation d’assistant social, puis CAFERUIS et master en sociologie des organisations option management et ressources humaines).

J’ai dû travailler en parallèle de ma scolarité mais aussi suivre mes formations alors que j’avais des enfants en bas âge.

Ce sont les freins et le manque que j’ai vécus qui m’ont incité à proposer mes services d’accompagnement.

Ainsi, je vous propose d’en savoir davantage sur mon parcours, mes prestations, la Foire Aux Questions (FAQ) et mes tarifs en cliquant sur les liens suivants (également disponible dans le menu) :

Qui suis-je ?

La Foire Aux Questions (FAQ)

Mon (fabuleux) programme de correction

Mes tarifs



UN SUJET DE MÉMOIRE SUR LA GROSSESSE « PRECOCE » ET LA MATERNITÉ DES MÈRES ADOLESCENTES 

1 Les constats de départ


Dans l’imaginaire collectif, l’enfance et l’adolescence sont perçues comme étant des périodes de la vie symbolisant l’innocence et la pureté. Il s’agit également d’une étape charnière dans la construction identitaire amenant à l’âge adulte puisque s’opèrent des bouleversements biologiques et psychologiques au cours desquels se structurent les caractéristiques de la personnalité adulte . 
Concernant les grossesses adolescentes, bien que ce phénomène ait toujours existé il semblerait que de nos jours il soit appréhendé de façon préoccupante au point d’être qualifié par certains auteurs tels que Foucher de « fait social nouveau » .  En effet, selon lui l’adolescence est une période d’instabilité, de recherche voire de crise. De ce fait il s’interroge sur la façon d’envisager une maternité à un stade de construction identitaire inachevée ? En parallèle, d’autres spécialistes de la question évoquent une société paradoxale où se mêlent des femmes qui enfantent plus tardivement du fait de l’allongement de la durée des études et de la volonté d’une stabilité professionnelle à des adolescentes de plus en plus matures biologiquement et sexuellement souhaitant mettre à terme leur grossesse. Ainsi, en se référant aux travaux menés dans le champ de la médecine comparative , il s’avère que les filles avaient leur premier rapport à l’âge de 20 ans et demi en moyenne au début des années 1960 contre 17 ans et demi en 2014. Au cours de la même période les grossesses adolescentes ont diminué de 37 % en raison de l’accès plus facilité à l’Interruption Volontaire de Grossesse (IVG) et à la contraception à titre préventif. 


D’après l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), en France en 2013 le taux de natalité moyen chez les jeunes filles de 15 à 19 ans est de 49 pour 1000. Par ailleurs, toujours chez les 15 à 19 ans  il s’avère que 22.6 % d’entre-elles présentent une situation de grossesse. En parallèle, depuis une vingtaine d’années les campagnes de sensibilisation et d’information sur l’éducation sexuelle, les moyens de contraception, le recours à l’IVG  et à la pilule du lendemain se multiplient. Récemment le 26 janvier 2016 le gouvernement a d’ailleurs assoupli les modalités d’accès à l’IVG. 


Cependant, malgré une baisse significative dans la plupart des pays occidentaux,  le nombre de grossesses adolescentes semble inquiéter les pouvoirs publics pour deux raisons . La première renvoie à l’incapacité de maîtriser totalement la fécondité malgré une démocratisation des moyens de contraception. Quant à la seconde elle est liée aux difficultés matérielles que peuvent rencontrer ces jeunes mères face à l’absence de stabilité financière ou familiale au cours de leur grossesse et lors de l’éducation de l’enfant à naître. A ce titre, en 2001 le Fonds des Nations Unies pour l’enfance note que « si le nombre de grossesses adolescentes a diminué, en revanche, la perception de ces grossesses comme un problème social a elle augmenté ». Face à ces données chiffrées plusieurs facteurs concourent à clarifier l’interruption de la baisse de la fréquence des grossesses chez les adolescentes. En effet, il semblerait que certaines filles souhaitent coûte que coûte stabiliser la relation qu’elles entretiennent avec leur compagnon et estiment que la présence d’un enfant comme objet de lien inconditionnel et durable avec l’homme puisse favoriser la pérennité du couple . 


De plus, il apparaît que le recours à la contraception se met en œuvre essentiellement au démarrage de la vie sexuelle mais que progressivement l’utilisation des moyens contraceptifs semblent être moins constants face à la confiance réciproque que s’accorde le couple dans leur intimité . En effet, les adolescents ont souvent conscience des risques épidémiques liés notamment au SIDA et aux Maladies Sexuellement Transmissibles (MST). Toutefois en raison de la consolidation de la relation ces derniers semblent délaisser le recours au préservatif et à la pilule sans envisager les possibilités de grossesses comme si la contraception avait pour seul but l’enrayement des virus et MST. 


Enfin, le désir d’enfant chez les adolescentes serait également la résultante d’une recherche de maternité permettant de combler des carences affectives. A ce propos, la psychologue Malika Larbi qui a réalisé une étude sur le phénomène des grossesses adolescentes a mis en évidence que deux composantes majeures influencent la volonté de maternité chez ce public. Ainsi, dans un premier temps la composante narcissique marquerait le besoin de complétude en transférant vers l’enfant à naître l’objet de comblement du vide et d’une faille qui n’a pas pu être réparée par les parents de l’adolescente.  Dans un second temps, la psychologue évoque une composante objectale où les parents sont en capacité de se représenter leur progéniture comme une personne à part entière. Ainsi, même si l’enfant reste le support d’un idéal parental ces derniers sont capables d’aimer l’enfant pour lui-même sans en faire un objet de comblement des carences affectives. 


En définitive, il est possible de s’accorder à dire que les grossesses adolescentes font l’objet d’interprétations et de questionnements récurrents malgré une représentativité plutôt marginale en France. En effet, avant les années 1980, ce phénomène était fortement associé à des risques sanitaires  puisque plusieurs médecins ont constaté un important taux de complications médicales, de risques de prématurité voire de mortalité . Par la suite, l’appréhension des grossesses adolescentes comme problème médical a laissé place à une considération davantage sociale de cette situation qui s’apparenterait pour certains auteurs comme un acte de déviance  dans une société permissive mais résolument centrée vers la maîtrise de la natalité avant l’âge adulte. 

 2 L’intérêt du sujet et la démarche de pré-enquete en vue d’affiner le questionnement de départ


Mes interrogations face à ce sujet ont émergé durant mon parcours d’abord personnel puis professionnel. En effet, dans mon entourage et au cours de mes rencontres j’ai constaté la présence de plusieurs mères adolescentes ou de  très jeunes femmes désirant procréer de façon précoce. Les discours les plus récurrents étaient essentiellement consolateurs à travers la mise en évidence du bénéfice que pouvait apporter la naissance d’un enfant dans la vie quotidienne de ces adolescentes. Celles-ci disaient à plusieurs reprises que leur rôle dans la société et leur existence n’avaient pas de valeurs et que le fait de devenir mères leur permettrait d’obtenir une reconnaissance voire une identité sociale. 
Ces aspects m’ont particulièrement questionnée car je me demandais dans quelle mesure le parcours de vie de ces dernières pouvait influencer cette représentation du rôle parental et notamment maternel. J’avais effectivement à l’esprit les nombreuses thèses mettant en lumière le caractère normatif de la parentalité comme l’a notamment démontré la sociologue Charlotte Debest qui a relevé dans son enquête  que pour la majorité des hommes et des femmes l’épanouissement personnel est conditionné par le fait d’avoir un enfant. Cependant, dans un contexte d’adolescence mes représentations m’amenaient davantage à considérer cette parentalité comme le fruit d’une certaine immaturité face aux responsabilités qu’elle implique. Dès lors, j’ai déconstruit mes représentations en posant l’hypothèse que la volonté affirmée par ces adolescentes était probablement liée à des besoins de restauration identitaire plus profonds que je ne parvenais pas à identifier. 


Par la suite, au cours des différents stages qui ont ponctué mon parcours de formation d’abord en BTS ESF puis dans le cadre du DECESF j’ai rencontré en milieu professionnel des adolescentes en situation de grossesse ou de maternité. Lors des entretiens individuels, ces dernières revenaient régulièrement sur les raisons qui les ont amenées à procréer de façon précoce en mettant en évidence un choix délibéré de poursuivre la grossesse. En effet, la majeure partie de ces adolescentes expliquaient que cette situation était le fruit d’un accident ou d’une méprise lors du rapport sexuel. D’autres ont évoqué l’absence d’utilisation de contraception car l’acte n’était pas prémédité. Enfin, une minorité pensait qu’il était impossible d’être enceinte à l’issue d’un seul et premier rapport. Cependant, toutes s’accordaient à dire que cette maternité était très complexe à assumer à un âge où les préoccupations personnelles sont davantage centrées vers la scolarité, l’amusement et l’insouciance. De ce fait, elles disaient être parfois dépassées par la situation et ne pas disposer de solutions de repli ou de soutien suffisamment étayé. 
Bien que les publics que j’ai rencontrés, du fait de leur nombre restreint, ne soit pas représentatifs de la population générale j’ai tout de même pris conscience que dans la quasi-totalité des cas la grossesse n’était pas prévue mais que face à celle-ci ces adolescentes n’ont pas souhaité l’interrompre. Cependant, le contexte institutionnel dans lequel j’ai réalisé mes stages ne m’ont pas permis de creuser ces aspects c’est pourquoi afin d’affiner mon questionnement j’ai souhaité réalisé une pré-enquête auprès de professionnels intervenant auprès de ces mères adolescentes. Pour ce faire, j’ai pris contact avec une assistante sociale intervenant dans un centre maternel ainsi qu’une psychologue exerçant dans un centre de planification familiale afin d’échanger avec elles autour de ce sujet.


Lorsque j’ai rencontré l’assistante sociale j’ai souhaité comprendre les modalités d’interventions dans le cadre d’une structure proposant un accueil à ces mères adolescentes. A ce titre, celle-ci a pu clarifier plusieurs éléments : « la moyenne d’âge à l’admission est de 16 ans mais il est déjà arrivé que nous recevions de plus jeunes mères. A ces âges-là je ne pense pas que la maternité soit un choix mais plutôt le reflet d’un désir précoce d’enfant pour rompre avec un quotidien qui déplaît ainsi qu’une transgressions des interdits. ( …) Le plus souvent l’absence de connaissance face à la contraception peut expliquer cette situation. (…) Notre fonction dans la structure est de soutenir ces adolescentes dans l’apprentissage de leur rôle de mère dans les meilleures conditions. (…) Si elles sont accueillies au centre maternel c’est qu’il a été évalué chez elles des difficultés à mettre en œuvre leur fonction parentale ou des risques de danger pour elles et l’enfant suite à un parcours d’errance quand celles-ci ont été mises à la porte par des parents qui n’ont pas accepté à cette maternité. (…) Un important travail d’écoute et d’échange se met alors en place entre les professionnels et ces mères autour des moments du quotidien comme le lever, la toilette, la préparation du biberon et des repas ainsi que le respect du sommeil de l’enfant. En parallèle, nous les aidons dans leurs démarches administratives bien que la majorité d’entre-elles ont du mal à se projeter vers d’autres aspects que la maternité ».
A l’issue de l’entretien que j’ai réalisé avec l’assistante de service social j’ai mesuré à quel point il était difficile pour ces jeunes mères de pouvoir mettre en œuvre la maternité tant des difficultés connexes peuvent les freiner dans cette volonté tout en les fragilisant. En ce sens, face à l’absence de réseaux familiaux suffisamment efficients ces dernières peuvent être soutenues par des tiers dans leur fonction parentale. Cependant, je pose également l’hypothèse que le travail mené par les professionnels se heurte à une certaine vulnérabilité chez ces adolescentes qui ont vécu l’abandon de la part des proches lors de l’annonce de la grossesse. 


Par ailleurs, en rencontrant une psychologue assurant une écoute dans un planning familial j’ai également découvert d’autres aspects inhérents à la maternité adolescente. En effet, elle a pu succinctement évoquer certains éléments de sa pratique au cours de nos échanges : « la grossesse  n’est pas toujours le seul choix de l’adolescente. Le désir d’enfant peut être la volonté d’un garçon qui explicite cette volonté auprès de sa partenaire. La jeune femme alors fragile ou aveuglée par la relation peut céder à la pression en pensant que l’arrivé de l’enfant donnera un sens au couple en le responsabilisant à travers la recherche d’un travail, d’un logement et la reconstruction d’une famille qui répond aux projections conscientes ou inconscientes. (…) Il arrive parfois que le père soit présent ce qui permet de renforcer la stabilité affective et la sécurité matérielle de la famille. Mais le plus souvent ces mères se trouvent seules dans leur grossesse et leur maternité ce qui les exposent à davantage de vulnérabilité. Certaines font le choix d’interrompre la grossesse dans ce cas-là nous les accompagnions tout au long de ce processus mais d’autres poursuivent leur grossesse. Pour ces derniers nous les conseillons dans leur fonction et dans les besoins qu’elles ont en les orientant vers des services adaptés. (…) Pour ma part, je ne pense pas que l’adolescente soit moins qualifiée à être mère mais ce qui risque de rendre sa maternité plus difficile ce sont les circonstances dans laquelle elle se déroule ».
Ces échanges ont été particulièrement riches en complément de ceux recueillis auprès de l’assistante sociale du centre maternel car j’ai pris conscience que la maternité se déclinait de plusieurs façon selon les conditions dans lesquelles elle se déroulait. En ce sens, le terme de maternité précoce reste à interroger dans la mesure où comme l’a signifié la psychologue rencontrée les mères adolescentes ne serait pas moins aptes à exercer leur fonction parental. Ces propos rejoignent d’ailleurs ceux du pédiatre et psychanalyste Donald Winnicott qui met en évidence l’appellation controversée de « mères suffisamment bonnes  » chez les adolescentes en expliquant que leur « préoccupation maternelle primaire » est suffisante pour permettre d’assurer leurs responsabilités face au nouveau né.  
A l’issue de la réalisation de cette phase préliminaire j’ai souhaité explorer les aspects recueillis tout au long de mes lectures et de la pré-enquête. Le champ d’investigation s’avère en réalité particulièrement riche ce qui m’a incitée à faire des choix dans cette initiation à la recherche afin de proposer un questionnement central ciblé. C’est pourquoi j’ai choisi d’orienter mon objet d’étude vers la compréhension des facteurs induisant le désir d’enfant et les impacts de la parentalité chez les mères adolescentes. 
En définitive, la question de départ qui me servira de fil conducteur tout au long de ce mémoire est la suivante : 

Dans quelle mesure la maternité influence-t-elle la trajectoire sociale des mères âgées de 15 à 19 ans ? 

Afin d’explorer cette interrogation, cette recherche s’articule en deux parties. La première, composée de trois chapitres, repose sur les bases de ma recherche théorique que j’ai croisée avec les éléments recueillis lors de l’enquête de terrain auprès des publics et des professionnels. 


Le premier chapitre contextualise le sujet en dressant un état des lieux de la sexualité et de la grossesse à l’adolescence. Le deuxième chapitre, quant à lui, s’intéresse aux enjeux de la maternité chez ces mères en mettant l’accent sur les représentations du rôle maternel comme fonction sociale. Enfin, le troisième chapitre permet d’explorer l’influence de cette maternité sur les trajectoires sociales des mères adolescentes à travers la clarification des impacts sur la construction identitaire sur son versant bénéfique et contradictoire. Puis, la deuxième partie de cet écrit est constituée de la phase de problématisation mettant en lumière la problématique majeure de ce mémoire ainsi que la proposition d’une question de recherche, d’une hypothèse et d’outils de vérification de celle-ci. Enfin, je conclurai par les apports de cette recherche sur l’expertise sociale de ce phénomène. 

Une réponse à “Un exemple de mémoire sur la maternité adolescente pour les étudiants DEASS, CESF, EJE et DEES”

  1. Bonjour, étudiante en 3e année de formation au DEES, je réalise un mémoire sur les maternités adolescentes. J’aimerais savoir de quel auteur parlez vous lorsque vous citez « Foucher » ? Il m’est impossible de trouver ce fameux auteur.
    Merci d’avance

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