Le phénomène des violences à l’école (mémoire sur le harcèlement scolaire)
Dans cet article, je souhaitais vous présenter une introduction faite par une étudiante assistante sociale qui a validé son DEASS cette année. Il s’agit d’un mémoire sur le harcèlement scolaire et les axes de prévention pouvant être déployés.
Bon courage !
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Je suis Sébastien, expert du secteur médicosocial et mentor des étudiants du social, de l’éducatif, du paramédical, de l’encadrement, licence/master universitaire et des candidats à la VAE (livret 2).
N’attendez plus le dernier moment pour avancer dans vos dossiers et subir le stress de la page blanche ou de la procrastination.
En effet, tout comme vous j’ai été confronté à des études éprouvantes (formation d’assistant social, puis CAFERUIS et master en sociologie des organisations option management et ressources humaines).
J’ai dû travailler en parallèle de ma scolarité mais aussi suivre mes formations alors que j’avais des enfants en bas âge.
Ce sont les freins et le manque que j’ai vécus qui m’ont incité à proposer mes services d’accompagnement.
Ainsi, je vous propose d’en savoir davantage sur mon parcours, mes prestations, la Foire Aux Questions (FAQ) et mes tarifs en cliquant sur les liens suivants (également disponible dans le menu) :
Mon (fabuleux) programme de correction
INTRODUCTION
En France, depuis plusieurs années, le harcèlement qui est une forme de violence est devenu une problématique récurrente de la société. Elle est toujours d’actualité au sein des établissements scolaires et dans les médias. Au niveau mondial, la France se situe loin derrière les pays anglo-saxons. Comme le démontre Dan OLWEUS, professeur de psychologie à l’université de Bergen en Norvège. Ses premiers travaux portés sur l’agressivité humaine dans les années 1970 évoquent le concept de « SCHOOL BULLYING ». En effet, c’est en 1983, que fut lancée en Norvège la première campagne de prévention à l’initiative de Dan OLWEUS.
La loi n° 2013- 595 du 8 juillet 2013 d’orientation et de programmation pour la refondation de l’école de la République rappelle que l’Ecole doit offrir un cadre protecteur aux élèves, aux personnels ainsi qu’à tous les acteurs intervenant en son sein. Les violences en milieu scolaire, dont les origines sont plurielles, requièrent un traitement global et une approche à long terme. La sécurité1 Ainsi, la lutte contre le harcèlement et le cyber harcèlement, formes de micro-violence particulièrement redoutable est inscrite dans les textes législatifs comme une des priorités de l’école de la République . Dans le cadre de leurs missions de protection de l’enfance, l’assistante de service social scolaire est plus particulièrement concernée au phénomène du harcèlement dans la mesure qu’un travail de sensibilisation des jeunes sera assuré au sein des établissements scolaires.
La violence en milieu scolaire est un « phénomène », qui se présente sous plusieurs formes. L’Organisation de la Santé a défini la violence de la manière suivante : « L’usage intentionnel de la force physique, du pouvoir sous forme de menace ou d’action contre soi-même, autrui ou un groupe ou une communauté dont la conséquence réelle ou probable est une blessure, la mort, un traumatisme psychologique, un mauvais développement ou encore la précarité » .
A travers cette violence, se cache l’une de ces formes :
« le harcèlement » qui selon le dictionnaire Larousse signifie : « Actions de harceler tirs de harcèlement » . Cette courte et petite définition indique peu d’élément sur la gravité de l’acte. Elle n’est ni complète ni précise dans ses termes puisque, d’après mes constats, elle ne prend sens et forme que lorsque le type de harcèlement est précisé et sa définition change et varie selon les dictionnaires. Cette première définition ne m’apporte pas de réponse puisqu’elle sous-entend, mais n’explique pas du tout l’implication de deux protagonistes dont le harceleur et la victime. Je ne retrouve pas la notion de violence dans cette définition du harcèlement. En poursuivant mes recherches, j’ai constaté que la définition évoluait en fonction de la société.
La Convention internationale relative aux droits de l’enfant (CIDE) adoptée par l’ONU en 1989 est entrée en vigueur en France en 1990. Ce texte reconnaît pour les moins de 18 ans des droits fondamentaux en raison d’un besoin de protection et d’assistance spéciale que les Etats signataires ont l’obligation de mettre en œuvre. Autour de la notion fondamentale de l’intérêt supérieur de l’enfant, l’école se doit de faire prendre conscience aux élèves de leurs droits.
Le Défenseur des droits, autorité administrative indépendante, intègre dans ses missions la promotion et l’évaluation de la Protection des Droits de l’Enfant en France . Après plusieurs semaines d’observation, j’ai souhaité en connaître davantage sur le thème du harcèlement en milieu scolaire, sans cibler spécialement l’une de ces formes. J’ai choisi de travailler sur le thème du harcèlement dans le milieu scolaire car cela m’a toujours intéressé et questionné.
Cela a émergé suite à mes expériences professionnelles et pendant mon stage de troisième année dans le service social scolaire. J’ai décidé d’orienter mon stage en milieu scolaire, l’objectif étant de comprendre dans quelles mesures s’effectuaient le processus et le travail d’accompagnement social auprès des élèves et de leurs familles. Pendant ce stage, j’ai été témoin de certaines scènes de violence.
J’ai pu observer et constater sur différents lieux (cour de récréation, cantine, centre de loisirs, couloirs), que certains élèves passaient la plupart de leur temps à humilier, à se moquer ou encore à utiliser la violence physique (bagarres, insultes, intimidations, crachats…ou d’autres moyens d’humiliations) et leurs jeux me semblait violents. C’est pour cette raison que j’ai questionné des instituteurs qui m’ont fait part de leurs constats notamment, dans la cantine ou à l’étude lieu où certains élèves obtenaient par le biais du vol, de l’intimidation et de la menace, le dessert ou le goûter de leurs camarades. D’ailleurs, dès l’entrée en école élémentaire, le harcèlement était en priorité, l’une des problématiques repérées par l’institution et concerne de nombreux élèves.
Pendant des années, mon avis sur le harcèlement était tranché et ne concernait que les « grandes personnes ». Dans mes représentations, le harcèlement ne concernait que les adultes sur le plan sexuel, le plan moral, sur le plan financier en insistant régulièrement, auprès d’un tiers dans le but d’obtenir l’objet ou la chose convoité. Je pensais que l’auteur des faits de harcèlement agissait seuil, sans témoin à l’écart des regards d’autrui. Je n’imaginais absolument pas que les enfants puissent être concernés par cette problématique. Par cette démarche, j’ai souhaité approfondir mes connaissances et comprendre la réalité sociale de cette idée. C’est ce qui d’ailleurs, a suscité en moi des questionnements face à mon incompréhension : « Un enfant harcelé ? Oui mais harcelé comment ? Par qui ? Et pourquoi ? », «C’est un adulte qui le harcèle ? ».
Ma réflexion n’allait pas au-delà de ce que je pouvais imaginer. C’est en suivant les informations du journal télévisé que j’ai appris l’inquiétude du gouvernement face à ce phénomène et de la mise en place d’un dispositif de prévention dans le système éducatif. A cette occasion, les informations annonçaient l’inauguration de la première Journée Nationale contre le Harcèlement du 05 Novembre 2015 présentée par la Ministre de l’Education Nationale Najat VALLAUD-BELKACEM.
Dans un article qui émane d’un site gouvernemental qui précise : « les annonces de cette campagne s’adressent prioritairement aux enfants de primaire et aux témoins. Cette campagne prouve que dès le plus jeune âge, les premières situations de harcèlement apparaissent. La recherche et les expériences de terrain ont prouvé que c’est en rendant les témoins acteurs de la prévention en les faisant changer de regard et de position dans le groupe que le harcèlement diminuait. ».
C’est pour cela que depuis Octobre 2015 la création d’une plate-forme téléphonique le « 3020 » . Ce numéro d’appel gratuit s’adresse et permet aux victimes, aux travailleurs sociaux, aux agresseurs, aux témoins et aux familles d’appeler pour offrir une écoute car face à son ou ses agresseur(s), l’élève harcelé est en situation de danger. Cette prise de conscience a totalement déconstruit mes représentations. J’ai ainsi pu constater que le harcèlement ne concernait pas seulement les adultes. De même que les adultes les enfants en sont également les victimes dans le milieu scolaire.
En découvrant que ce n’était pas un phénomène mineur, j’ai choisi et déterminé le territoire avec un public cible : j’ai préconisé ma recherche sur l’ensemble des élèves du collège âgés entre « 11 et 16 ans » scolarisés dans l’établissement. En traitant ce sujet, j’ai tenté d’analyser en quoi le milieu social peut avoir une influence sur les comportements de ces adolescents. L’évolution de la société nous oblige à porter un autre regard sur cette problématique.
En repérant les missions et le rôle de chaque acteur concernés par la prise en charge des adolescents ainsi que les freins ou difficultés rencontrés identifiées par les professionnels. J’ai cherché à savoir l’impact que certains comportements chez l’adolescent pouvaient avoir à l’âge adulte. Suite à ce constat, j’ai réalisé que plusieurs auteurs, travailleurs sociaux évoquent cette problématique. Notamment le directeur d’un collège qui a confirmé ce constat auprès de plusieurs élèves. D’ailleurs, les rapports nationaux statistiques de l’Education Nationale sont alarmants sur ce sujet. Voici les chiffres du harcèlement en milieu scolaire en école primaire : dans le premier degré, une enquête réalisée par l’Unicef et l’Observatoire International de la Violence à l’école montrait que 5 % des élèves de cycle 3 (CE2, CM1, CM2) sont victimes de harcèlement sévère, soit 123 000 élèves sur 2 463 065 écoliers de cycle 3. Si l’on considère le harcèlement modéré à sévère, ce chiffre monte à 12 % des écoliers de cycle 3 soit 295 600 élèves.
En collège, 7 % des collégiens subissent du harcèlement sévère selon les différentes enquêtes de la Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance (Depp), (2011, 2013) soit 233 000 élèves sur 3 332 000 collégiens. Si l’on inclut le harcèlement modéré cela concerne 10 % des collégiens soit 332 000 élèves.
En lycée, une enquête a été réalisée par la délégation ministérielle de prévention et de lutte contre les violences en milieu scolaire. Cette enquête révèle, comme les autres études internationales, que le harcèlement diminue fortement en lycée passant à 1,3% de harcèlement sévère, soit 27 830 lycéens sur les 2 140 900 lycéens. Si l’on compte le harcèlement modéré, le chiffre monte alors à 3,4 % soit environ 73 000 lycéens.
Si l’on projette les chiffres obtenus par les enquêtes et les recherches internationales sur la population globale d’élèves, le nombre total d’élèves harcelés de façon sévère est de 383 830 élèves, du cycle 3 en école primaire jusqu’au lycée, et de 700 600 élèves si l’on inclut le harcèlement modéré.
C’est ainsi que mes questionnements m’amènent à m’intéresser aux formes de harcèlements qui pouvaient exister. Quel est le sens donné au mot violence ? Qu’est-ce que le harcèlement ? Quelles sont les autres formes de harcèlement ? Les enfants harceleurs et harcelés sont-ils pris en charge ? Qui est concerné (statut, âge) ? Que fait le collège pour lutter contre le harcèlement ? Comment les parents réagissent avec leur enfant dans le cercle familial ? Que font les professionnels face à ce comportement ?
Mes recherches m’ont permis de visualiser l’ampleur et la progression de cette forme de violence. En effet, de plus en plus d’élèves subissent ou sont victimes de différents types de harcèlement, qu’elle soit de type : moral, physique, psychologique, sexuel, cyber-attaque….
C’est à partir de ces questionnements que j’ai souhaité débuter ce travail de recherche sur le « harcèlement entre élèves » dans le but de comprendre ce phénomène, ce qui m’amène à poser la question de départ suivante :
« Alors que l’augmentation du harcèlement se fait de plus en plus alarmante, en quoi la prévention au collège auprès des adolescents peut-elle aider à enrayer ce phénomène » ?
Pour y répondre, j’ai décidé d’élaborer un plan de recherche en deux parties, sous forme
chronologique. Dans ce travail exploratoire et en tant que chercheure j’ai choisi d’évoquer le thème du harcèlement dans le champ de la violence dont elle est l’une des formes de manière large pour mieux repérer et identifier ses différentes facettes. J’ai choisi et préconisé de récolter d’abord des témoignages de collégiens pour ensuite, les analyser sans cibler de cycle d’étude. Par la suite, cette démarche stratégique me permettra d’identifier quelle sont les élèves concernés par le harcèlement et de quel type parle-t-on.
Cette enquête de terrain me permettra de confirmer ou pas les propos avancés par les sociologues. Il s’agira dans un premier temps d’aborder, l’émergence de la violence sur le plan historique. Ensuite, les caractéristiques du phénomène du harcèlement et ses différentes formes.
Dans un second temps, je présenterai le cadre légal en lien avec les différents textes de lois afin d’interroger la prise en charge il s’agira de définir l’adolescent, d’axer mon travail sur les causes et les conséquences du harcèlement qui peuvent perturber la construction identitaire, ainsi que la prise en charge et l’accompagnement des professionnels de l’institution et de l’assistante sociale dont des parents.
Dans un dernier temps, ce travail de recherche amènera à la formulation d’une problématique et d’une hypothèse de recherche, ainsi que la présentation des différents outils qui pourraient permettre de vérifier l’hypothèse proposée.
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